HYPHEN HYPHEN : « La musique est une émotion qui dépasse tous les genres »
En concert demain soir à L’Observatoire de Cergy, les 4 pétillants membres d’Hyphen Hyphen ont choisi de s’y installer en résidence pour préparer leur show. Evoluant et vivant avant tout sur scène, le groupe consacre toute son énergie à la tournée de promotion de son premier album Times, sorti en septembre 2015. Reconnu et apprécié pour son dynamisme et sa générosité, Hyphen Hyphen vient tout juste de remporter sa première Victoire de la Musique en février dernier. Rencontre avec un groupe très naturel entre deux répétitions à l’Observatoire.
Ces derniers mois ont été très riches pour vous, entre la sortie de l’album en septembre et votre Victoire de la Musique remportée en février. Quelles conclusions en tirez-vous ?
Nous sommes assez fiers de notre album. Nous sommes très habitués à la scène, et cet album a été pour nous une nouvelle forme d’expression. C’était un vrai challenge, quelque chose de différent que nous n’avions jamais vraiment fait : être à la fois artistes et producteurs. Cela nous a fait mûrir, nous donnant les meilleures dispositions pour communiquer nos émotions. Nous aimons cet album, il nous ressemble et nous plaît. Avec les Victoires de la Musique, nous avons alors eu l’impression que notre investissement avait été reconnu et apprécié. Nous avons en effet remporté le prix « Révélation Scène », et il se trouve que nous avons grandi sur scène. Cette Victoire est donc très symbolique pour nous, elle traduit une réelle reconnaissance. Nous avons toujours remercié la scène, et maintenant c’est en quelque sorte elle qui nous remercie. Cela nous comble de joie !
Les scènes françaises n’ont plus de secret pour vous. Avez-vous envie de jouer à l’étranger ?
Bien sûr ! Pour nous, la musique est une union qui dépasse les frontières et les différences. Depuis le début, nous composons toujours avec le même but : que notre musique soit la plus fédératrice possible. Dans cet esprit, nous voulons rallier toute personne à tout endroit de la planète autour d’une émotion. Nous avons déjà joué en Suisse et en Belgique, et nous prévoyons ensuite de nous produire en Allemagne et en Angleterre. Notre envie de monter sur des scènes étrangères fut d’ailleurs une des raisons pour lesquelles nous avons choisi d’écrire nos textes en anglais.
Etait-ce la raison principale ?
Non, c’était même une raison secondaire. Si l’anglais est effectivement plus tourné vers l’international, ce sont des critères purement musicaux qui ont déterminé le choix de cette langue. Premièrement, nous adorons la pop, et celle que nous écoutons est chantée uniquement en anglais. C’est une esthétique avec laquelle nous nous sentons plus à l’aise. En anglais, nous percevons davantage la voix comme un instrument au milieu des autres, alors que les chansons en français sont toujours, pour nous, des chansons à texte. L’anglais se prête en revanche très bien à divers jeux sonores et mélodiques. Enfin, nous avons souvent besoin d’un léger recul afin d’exprimer nos émotions le plus clairement possible. Comme le français est notre seule langue maternelle, celle-ci ne nous permet pas toujours de prendre cette distance nécessaire.
Quelques années se sont maintenant écoulées depuis que vous avez quitte le lycée. Quelles sont vos principales évolutions depuis ?
Cela fait déjà 5 ans que nous avons effectivement quitté les bancs du lycée ! Nous n’avons pas vu le temps passer, puisque nous sommes immédiatement montés sur les scènes françaises. Nous gardons toujours notre même énergie et notre même message : celui de l’unité et du don. Nous évoluons, mais ce message restera notre priorité. Nous avons grandi depuis ces cinq ans, et c’est l’écriture de l’album qui a marqué notre principale évolution. Nous avons réappris à composer, et ce avec un certain type de format. Avec une approche plus réfléchie et plus mature, nous avions alors beaucoup plus de choses à dire qu’avant.
En parlant de l’album, pour vous qui êtes avant tout un groupe de scène, comment s’est passée l’expérience en studio ?
Nous avons adoré. Nous étions très fatigués par notre longue tournée et avions besoin de renouveler notre set. En effet, nous tournions avec une vingtaine de compositions issues de nos deux précédents EP, dont certaines furent écrites quand nous avions encore 17 ans. Ces morceaux étaient surtout des essais, et nous les avons toujours joués avec tout notre cœur. En revanche, nous ne les ressentons plus de la même manière aujourd’hui. Ce qui est important pour nous, c’est de saisir et de communiquer sincèrement une émotion, et nous n’en étions plus capables avec les anciens morceaux. Il était donc devenu urgent d’en créer de nouveaux. En tournée, nous n’avions pas beaucoup de temps pour composer, donc nous avons choisi de réellement nous installer dans un studio pour prendre le temps de réaliser un album de qualité. Nous avons toujours su faire la fête sur scène, mais il était temps pour nous de prendre véritablement la parole, et ce avec les bons mots. C’est à l’approche de la sortie de l’album que la scène a vraiment commencé à nous manquer, car nous étions surexcités à l’idée de le présenter au public !
Votre nom, signifiant « trait d’union » souligne à nouveau votre esprit fédérateur. Comment rassemblez-vous les gens ?
Nous sommes dans le don permanent. Notre musique ne sert qu’une ambition : habiller et partager une émotion. La pop est pour nous le genre de musique idéal pour propulser cette émotion le plus loin possible : c’est une musique joyeuse, accessible et libre. Avec la pop, nous parvenons à rendre cette émotion abordable par tout type de personne. Notre Victoire de la Musique est donc une réelle opportunité pour nous : elle va nous permettre de conquérir et d'élargir le public.
Dans cet esprit, quelles relations entretenez-vous avec vos fans ?
Nous voulons casser cette distance entre l’artiste et le fan. Nous ne sommes pas des divas et espérons ne jamais le devenir ! Sur scène, nous nous sentons plus grands, plus beaux, nous nous dépassons. Mais quand nous en descendons, nous sommes comme les autres ! Nous avons trop de fois subi le regard hautain de certains grands groupes lors de festivals. Cela a renforcé notre besoin de montrer aux publics que nous les aimons et respectons. Si nous existons c’est parce qu’ils nous font exister ! A la fin de chaque concert, nous tenons à remercier et honorer nos fans. Nous sommes donc toujours présents au stand de marchandising pour les rencontrer, les maquiller, leur parler, signer des autographes et les laisser prendre des photos avec nous. Nous avons besoin de savoir ce qu’ils pensent, et ce au-delà des concerts.
Comment se passe votre résidence à L’Observatoire ?
Nous ne connaissons pas très bien le Val d’Oise, car nous avions uniquement effectué un passage à l’EMB de Sannois. Comme notre concert de demain aura lieu à L’Observatoire, nous avons choisi de nous y installer pendant quatre jours. Nous trouvions cette salle belle, chaleureuse et accueillante, donc nous savions que nous nous y sentirions bien pendant quatre jours. Cette résidence est intense : nous y préparons nos prochains concerts avec toute l’équipe technique. C’est une opération que nous répétons systématiquement au bout de quelques mois, afin d’offrir un show qui se renouvelle sans cesse. Les conditions de résidence de L’Observatoire sont très confortables et professionnelles. Travailler dans cette salle nous permettra de produire une superbe saison de concerts ! Nous avons été accueillis à bras ouvert avec un grand sourire, et le régisseur lumières, Jean-Christophe, est absolument adorable. L’Observatoire dégage quelque chose d’électrique qui nous plaît beaucoup. Nous venons d’ailleurs d’apprendre que notre concert de demain était complet, nous voulons donc rendre leur générosité à la salle et aux valdoisiens en leur livrant le plus beau show !
Pour finir, quels sont vos projets à court et à long-terme ?
Premièrement, nous voulons réaliser une belle tournée. Notre fanbase grandit à vue d’œil, nous devons ainsi leur faire plaisir. Nous allons par la suite multiplier les résidences afin de composer, puisque que nous travaillons déjà sur notre second album. A long terme, nous tenons à effectuer des tournées dans le monde entier. Et cela toujours en rassemblant le plus de personnes autour de l’émotion.
Les pieds sur terre et la tête dans les nuages, Hyphen Hyphen fait preuve d’une étonnante maturité. Animés par une épatante générosité, les quatre jeunes musiciens font preuve d’une humilité incomparable. Simple et accessible, le talentueux groupe est prêt à livrer un show inoubliable au public valdoisien !
Propos recueillis par Charlène - Combo 95